Orchestra Baobab

ORCHESTRA BAOBAB

Comme la plupart des orchestres sénégalais des années 70, l’histoire du Baobab prend forme au sein du Star Band et de l’orchestre SAF Mounaden, une des multiples émanations du Star Band où sont passés tous les grands musiciens et chanteurs du pays. Au cours de l’été 1970, plusieurs politiciens et hommes d’affaires en vue montent le Club Baobab, situé au 44 rue Jules Ferry, au coeur du Plateau dakarois. Le jeune guitariste togolais Barthélémy Attiso, qui joue chaque soir afin de payer ses études de droit, les chanteurs casamançais Balla Sidibé et Rudy Gomis sont recrutés par le saxophoniste Baro Ndiaye et le bassiste Sidat Ly pour former le nouvel orchestre maison. Le jeudi ces musiciens jouent encore au célèbre Club Miami, le lendemain soir ils deviennent ceux du Baobab.

En l’absence de la télévision, pratiquement inexistante en Afrique à cette époque, les gens sortent danser pour se distraire. Le Baobab brasse une clientèle d’hommes d’affaires, de politiciens, d’expatriés, de militaires et de belles de nuit. Il devient rapidement le club le plus prestigieux et le plus prisé de la ville, décoré par les artistes à la mode.

Au sein de ce Dakar cosmopolite, en pleine effervescence, l’orchestre doit être à la hauteur de la réputation des lieux, répétant inlassablement et développant un répertoire très hétérogène, de la variété française au jazz, en passant par le tango, le son cubain, les mornas cap verdiennes, les rumba congolaises ou la chanson arabe.

Le bassiste Charles Ndiaye et le batteur Moustafa Korité étoffent l’ossature rythmique de la formation, avec le saxophoniste malien Issa Cissoko et le clarinettiste nigérian Peter Udo. Le guitariste rythmique d’origine marocaine Lafti Ben Jelloun vient seconder Attiso et au chant le griot Laye Mboup et le jeune salière Medoune Diallo finissent d’ancrer le son du groupe entre tradition sénégalaise et modernité afro-cubaine. Comme l’explique Attiso « nous avions l’audace de jouer une musique en phase avec tout ce qui se faisait au niveau international, tout en restant profondément ancrés dans nos racines sénégalaises. »

Depuis les années 70, le line-up a beau changer, le résultat final reste satisfaisant et fidèle à ses principes de départ. Sur leur dernier album, pour lequel une tournée européenne sera organisée cet été, Orchestra Baobab reste en parfaite harmonie surtout sur des bijoux comme « Woulinewa », « Douga » ou encore « Alekouma » ultime hommage à son fondateur . Aujourd’hui, Orchestra Baobab reste une formation forte et soudée. Le collectif sénégalais n’atteint peut être plus les sommets de leur cultissime album Pirate’s Choice de 1982 mais il continue de rassembler toutes les générations et de nombreuses cultures, à travers une musique généreuse, véritable invitation au voyage dans l’espace et le temps.

Synopsis documentaire

Dans ce premier volume, nous allons découvrir l’énergie insolante de la métropole de Dakar, ses marchés, ses plages, les night clubs de ses vieux quartiers, les murs ocres de Gorée, à travers les compositions lascives et métissés de l’Orchestra Baobab.

Au début des années 2000, après une traversée du désert d’une quinzaine d’années, le producteur britannique Nick Gold, responsable du succès planétaire du Buena Vista Social Club, et Youssou Ndour, complotent pour reformer l’orchestre. En 2001, Attiso décroche sa guitare et rejoint le reste  du groupe qui rejoue pour la première fois ensemble lors d’un mémorable concert au Barbican Center de Londres où il est acclamé pendant près d’une demi-heure : soudé comme une vraie famille, le coeur du Baobab se remet à battre ! Vont suivre deux albums merveilleux Specialist in All Styles (2002) et Made in Dakar (2007). Images d’archives, captations live, interviews, prises de vues gourmandes de Dakar vont nous aider à raconter le Baobab et sa musique, mais aussi le Sénégal culturel et politique.

A travers les portraits des membres historiques du Baobab et des jeunes talents ayant remplacés certains anciens, nous allons découvrir les petites histoires qui bout à bout ont écrit la légende de cette formation musicale. Nous allons suivre les musiciens au cours de leur quotidien dans les rues de la médina, sur les marchés colorés de la capitale sénégalaise, auprès des pêcheurs aux pirogues allongées, dans l’intimité de leurs maisons, en répétition ou sur scène… afin de présenter une Afrique aux générations solidaires, tournée vers l’avenir, éprise de rêves et de modernité, mais qui reste intimement attachée à ses traditions et à ses racines (de Baobab).
Ce premier volume sera également l’occasion de fêter les 50 ans de l’Orchestra Baobab qui, sans le moindre effort apparent, devance toujours ses contemporains en jouant une musique aux allures de feu d’artifice tropical, à la fois spontanée, profonde et généreuse, un véritable rythme de la séduction, suave comme l’éternité.

Discographie

1 Saf Mounadem (1972) JK 3026 sous le nom de «Star Band de Dakar»
2 M’Beugene (1972) Music Afrique / Baobab BAO 1
3 Hommage a Lay M’Boop (1974-75?)
4 Orchestre Baobab ‘75’ (1975) Disques Buur BRLPO001
5 Guy Gu Rey Gi (1975) Disques Buur BRLPO002
6 Senegaal Sunugaal (1975) Disques Buur BRLPO003
7 Visage Du Senegal (1975) Disques Buur BRLPO004
8 Aduna Jarul Naawoo (1975) Disques Buur BRLPO005
9 N’Deleng N’Deleng (1977) Music Afrique MSCLP 001
10 Une Nuit Aun Jandeer (1978) Musicafrique MSCLP 002
11 Baobab à Paris Vol. 1 & Vol. 2 (1978) Abou Ledoux ASL7001/Abou Ledoux ASL7002
12 Gouygui Dou Daanou (1979) Disc Afrique/Salsa Musique DARL001
13 Mohamadou Bamba (1980) Jambaar/Syllart JM5000
14 Sibou Odia (1980) Jambaar/Syllart JM5004
15 Ken Dou Werente (1982) MCA 307
16 On verra Ça: The 1978 Paris Sessions (1992) Syllart
17 Bamba (1993) Stern’s Africa / Syllart STCD3003
18 Pirates Choice (1989 & 2001) World Circuit WCB014 and World Circuit WCDO63
19 Specialist in all styles (2002) World Circuit WCDO64
20 A night at Club Baobab (2006)
21 Made in Dakar (2007) World Circuit WCD078
22 La Belle Epoque 1971 – 1977 (2009) Stern’s Music #00036
23 Tribute to Ndiouga Dieng (2017)